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FSU-SNUTER

Organisation syndicale, regroupant des agents des collectivités territoriales et de leurs établissements publics quel que soit leur métier, leur statut, leur employeur.

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Plus de 2000 jeunes ou enfants du Département du Val-de-Marne laissés en attente !

Créteil, le 26/01/2023

Communiqué de presse

Plus de 2000 jeunes ou enfants du Département du Val-de-Marne laissés en attente !

Un chiffre glaçant à l’image de la crise traversée par les travailleurs sociaux.

La cause majeure du quinquennat Macron II semble pour l’instant s’effondrer dans les bras de travailleurs sociaux épuisés. Entre la loi Taquet et l'ensemble des dispositions théoriques formulées par le Département, la dissonance avec la réalité du terrain s’amplifie.

Au sein du département du Val-de-Marne, 25 équipes de travailleurs sociaux sont chargées de mener à bien les missions de protection de l’enfance : 20 en Espace Départemental des Solidarités (EDS), 4 en Placements Familiaux et 1 équipe dédiée aux Mineurs Non Accompagnés. La prise en charge des enfants est souvent confiée à des assistants familiaux (370) et foyers d’urgences départementaux (5).

Depuis quelques années, ils ne cessent d’alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail, ainsi que le manque de moyens alloués pour mener leurs missions à bien, en vain. Ils réclament des réponses concrètes de la part de l'exécutif et de leur direction qui semblent sourds à leur détresse.

36 % d’agents manquants.

Soit 42 postes vacants et 16 découverts sur 159 postes prévus sur les EDS et l’équipe MNA (21 sites). A ces chiffres s’ajoutent les arrêts maladie, qui se multiplient avec l’épuisement sur le terrain.

Etre en sous-effectif constant, c’est se retrouver contraints à assurer en priorité les urgences, qui s’accumulent faute de réel travail de prévention.

C’est prioriser les missions pourtant toutes nécessaires et complémentaires.

C’est rallonger les délais de traitement des demandes, et d’octroi de rendez-vous.

C’est se résigner à réduire les rencontres avec les familles, et les enfants confiés.

C’est annuler sa présence à des rencontres avec les partenaires, écoles, CMP, associations.

C’est finalement le risque de mal cerner une situation familiale, qui est déjà intrinsèquement complexe, avec les conséquences que cela peut impliquer.

C’est, pour les équipes, renoncer à leur vocation première, au sens profond qu’ils mettent dans leur travail, et se sentir impuissants face à ce constat.

1236 mesures sans référence éducative.

L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), est un service du Département depuis les lois de décentralisation de 1983 dont la mission essentielle est de venir en aide aux enfants et à leur famille en difficulté. La loi du 05 Mars 2007 renforce leurs responsabilités en désignant le Président du Département comme chef de file de la protection de l’enfance. Aujourd’hui, ces missions ne sont pas suffisamment remplies.

1236 mesures, ce sont 1236 jeunes et enfants, pour qui des travailleurs sociaux ou magistrats ont préconisé ou enjoint une action de protection à réaliser dans leur intérêt.

1236 enfants qui ont été identifiés comme vivants une ou des situations complexes auxquelles ils sont exposés.

1236 enfants pour qui nous prenons le risque que les choses empirent, faute d’intervention. Et des familles qui se sentent parfois flouées, ou désemparées face à ce vide.

963 Informations Préoccupantes en attente.

Depuis 2007, toutes les informations préoccupantes venant des écoles, hôpitaux, numéros verts, sont centralisées par un service départemental, nommé la CRIP. L’évaluation doit être menée dans un délai de 3 mois maximum à compter de la réception de l’IP. Malgré les mesures correctives prises comme le recrutement d’agents dédiés uniquement à l’évaluation, les chiffres restent vertigineux.

Il s’agit donc de près de 1000 situations d’enfants jugées préoccupantes par des particuliers ou institutions, laissées en suspens, avec le risque qu’elles s’enveniment.

Comment instaurer par la suite un échange suffisamment apaisé avec les familles, alors que l’annonce même d’une IP peut déjà les bouleverser ?

Concernant la prise en charge des enfants confiés au quotidien, les assistants familiaux alertent également depuis de nombreuses années sur leurs conditions de travail. Auprès des enfants 7j/7, avec des problématiques parfois complexes, ils font le constat du manque de reconnaissance de leur métier, d’un sentiment d’avoir à pallier au manque de moyens à accorder aux équipes éducatives et de solutions adaptées à certains enfants. A bout de souffle, ils réclament des aménagements pourtant évidents comme le droit au répit, qui n’est pourtant toujours pas mis place.

Depuis 2015, des alertes ont été faites, des centaines de fiches CHSCT rédigées sur des conditions RH dégradées, des absences répétées, des tensions sur les services, notamment par des usagers qui voient leur situation personnelle se dégrader, des courriers rédigés par des équipes entières, des expertises par des cabinets de conseil (2018 et 2019) qui décrivent les difficultés traversées, une crise COVID avec des agents mobilisés durant tous les confinements, et des IP qui ont augmenté de façon significative… et ce, sans aucune réponse satisfaisante ni souci manifeste de l’exécutif. Jusqu’où ? Jusqu’à quand ?

A l’instar du Défenseur des Droits dans son communiqué du 15 novembre dernier concernant le département du Nord, nous constatons également un écart qui se creuse entre un environnement législatif qui se complexifie et s’affine, avec toute la charge bureaucratique que cela implique, et le coeur de métier qui doit absolument et nécessairement être préservé : la relation directe avec les familles et les enfants.

Quel portage politique est fait ? Quelle parole est soutenue pour défendre les agents ? Quel souci se font-ils de toutes ces familles et enfants laissés sur le bord du chemin ? Quelles dispositions exceptionnelles et urgentes sont prises pour répondre aux difficultés de recrutement et de maintien des agents en poste ?

Il est temps que le département du Val de Marne prenne ses responsabilités, et se montre acteur dans la volonté de préserver le système de protection de l’enfance en proposant des solutions sans attendre à hauteur de ces chiffres.

Les équipes administratives et médico-sociales chargées de l’action sociale départementale et de la protection maternelle et infantile sont elles aussi en difficulté et demandent également les moyens humains, une juste reconnaissance pour accompagner les usagers de leurs services dans le cadre d’une politique soutenante des plus précaires.